HISTOIRE DE SAINT-MARTIN – (Troisième partie)

Histoire de Saint-Martin – (troisième partie)

Un texte de Claude Lavoie

Introduction

Dans le dernier Envol, j’ai écrit que le village de Saint-Martin devint un carrefour important parce que deux routes principales s’y croisaient. Vers 1790, l’ouverture du chemin Saint-Antoine fit en sorte que les voyageurs venant de la région de Saint-Eustache, d’Argenteuil et de l’Outaouais passaient sur le Grand-Rang, devant la nouvelle église de Saint-Martin. Le Grand-Rang, aujourd’hui le boulevard Saint-Martin, permettait aux voyageurs de se rendre à l’est de l’île Jésus et de traverser à Terrebonne pour éventuellement accéder au Chemin du Roy lequel se rendait à Québec. L’autre chemin, aujourd’hui la rue Robinson, rejoignait la montée l’Abord-à-Plouffe jusqu’à la traverse de la rivière des Prairies et l’île de Montréal. En 1836, le pont Lachapelle fut construit en bois un peu plus à l’est tel qu’on le voit sur cette image (ci-contre).

À cet endroit un noyau villageois, connu sous l’appellation Abord-à-Plouffe, s’était formé à cause de l’arrêt des « Cageux » à cet endroit. Près de la croisée du Grand-Rang et de la rue Robinson (jadis nommé Saint-Antoine, Commerciale et Principale) plusieurs artisans et aubergistes s’installèrent pour offrir leurs services aux voyageurs et aux colons qui fréquentaient l’église. Puis, Saint-Martin fut choisi comme relais de poste. C’est ainsi qu’en 1790, le grand territoire de Saint-Martin devient le plus populeux de l’île Jésus avec 4 653 habitants.

Cet extrait de la carte de l’arpenteur Étienne Eugène Taché (1835-1912) de 1878 nous montre que le village de Saint-Martin ne comprenait que quelques rues. La rue Saint-Martin et le chemin du Trait-Carré permettent la circulation de l’est à l’ouest. À l’est de l’église, la rue du collège relie les routes précédentes. Elle sera renommée rue du Couvent plus tard. À l’est du village, la rue Saint-Antoine, aujourd’hui Robinson, porta le nom de Commerciale et Principale. Au nord de la rue Saint-Martin (Grand Rang), elle porte le nom de montée Descôtes (nom d’un maire). La rue Saint-Thomas n’est pas encore nommée. Elle rejoint la rue Saint-Michel qui porte aujourd’hui le nom de Gratton.

Activités commerciales et industrielles

En 1815, Thomas Peck, un commerçant de Montréal, inaugure un service de diligence entre Montréal et Grenville. À cette époque, la rivière des Outaouais n’était pas canalisée et c’est à Grenville que débutait un canal d’une longueur de six milles qui permettait de franchir les rapides du Long-Sault.

À cet endroit, des barges embarquaient les diligences et les transportaient jusqu’à Ottawa. À cette époque, ces diligences passaient par Saint-Martin pour se rendre à Grenville. On sait qu’un cheval peut parcourir 30 kilomètres avant de devoir se reposer. Conséquemment, sur le territoire de Saint-Martin, six auberges offraient leurs services aux voyageurs tel le changement de chevaux et la restauration. D’autres artisans proposaient leurs produits ou d’effectuer rapidement les réparations qui s’imposaient.

Le passage des Cageux sur la rivière des Prairies assure la disponibilité constante de billots de bois que le moulin du Crochet transforme en bois d’œuvre. Profitant de cette situation, deux industries s’installent à Saint-Martin; des voituriers et une fabrique de portes et châssis.

Avant l’arrivée de l’automobile, le transport des personnes et des marchandises s’effectuait par des véhicules hippomobiles tirés par un attelage de chevaux. Il en existait de toutes les sortes : bagnole, calèche, buggy, carrosse, chariot, coche, diligence, fardier, malle-poste, victoria, wagon et autres. Voitures À Saint-Martin, deux voituriers employaient des menuisiers, des forgerons et divers artisans pour construire ces hippomobiles. Jean-Baptiste Valiquette opère son commerce sur le Grand-Rang avec quatre employés, dont deux de ses fils. On lira plus loin qu’en 1868, un terrible incendie détruisit leur usine. Elle sera reconstruite et plus tard, c’est Jean-Baptiste Gohier qui agit comme voiturier. Son fils Elphège prend sa relève. À cet égard, le journal La Presse du 2 avril 1925, à la page 8, nous informe qu’Elphège s’est grièvement blessé à la main en tombant sur une scie à ruban. En 1938, la forge d’Elphège Gohier subit un autre incendie et elle fut reconstruite. Cette famille Gohier est bien connue à Saint-Martin notamment pour sa spécialité dans les boîtes pour les camions à bascule. L’autre usine de voiture appartenait à Stanislas et Joseph Parizeau. Beaucoup plus grande, elle occupait 24 voituriers qui fabriquaient environ 500 voitures de luxe chaque année.

Louis-Alexandre Lavoie opère une manufacture de bois sur la rue Saint-Michel. Il fabriquait probablement des portes et des châssis. Image 5 Carte postale Lavoie

Des Anglais à Saint Martin

L’émigration de citoyens britanniques au Bas-Canada débute lentement vers 1815 avec la venue d’Écossais, mais elle s’accélère vers 1847 par l’arrivée de milliers d’Irlandais qui fuient la famine qui sévit dans leur pays. Ces nouveaux citoyens apportent leurs traditions et leur religion. 

Dans un rapport qu’il a rédigé en 1822, Joseph Bouchette mentionne que 300 individus pratiquent la religion protestante sur l’île Jésus. À cet égard, le journal « The Quebec Gazette » du 27 mai 1841 publie le texte suivant :

« On a commencé à bâtir une église protestante anglicane à un demi-mille du village de Saint-Martin, sur la route de Saint-Eustache. On s’attend à ce qu’elle soit prête pour la célébration du service divin au 1er octobre. C’est la première église protestante dans cette île. »

Le journal La Presse du mercredi 6 avril 1904, à la page 9, nous informe que des citoyens anglais éminents se sont réunis dans cette église pour lutter contre le fléau de l’alcoolisme. La Presse du 24 novembre 1920 indique qu’une dame s’est fait voler son manteau de fourrure dans le vestiaire de cette église. On sait que cette église se trouvait en face de la maison Goyer située à l’intersection du boul. Saint-Martin et de la 100e Avenue. La maison Goyer était le presbytère de cette église anglicane laquelle fut démolie après 1920.

Pendant la Rébellion des Patriotes 1737-1738, les troupes anglaises s’installent à Saint-Martin, car une bonne majorité de la population préconise la recherche de compromis plutôt que la confrontation. À cet égard, le journal « La Gazette » du 8 avril 1834 publie le compte rendu d’une réunion tenue sur le sujet dans la salle du presbytère. Présidée par Paul-Joseph Filiatrault, écuyer et notaire, l’assemblée de 114 personnes adopte cinq résolutions qui vont dans le sens mentionné précédemment. L’école modèle devient le quartier général de la troupe de William King Mc Cord, chef des polices rurales et des prisons et juge de paix. Sur cette image. On voit que l’annexe à cette école n’est pas encore construite.

La cohabitation avec plusieurs anglophones ne suscite aucun conflit. Charles Smallwood (1812-1873) avait installé son bureau de médecin à Saint-Martin et avait été efficace lors de l’épidémie de choléra de 1832. Smallwood agissait également comme maître de poste et comme juge dans les petites causes. Le loisir de ce scientifique consistait à étudier la météorologie. C’est près de l’intersection de la rue Robinson et du boulevard Labelle qu’il effectua diverses expériences qui le firent connaître par l’Université McGill où il devint l’un de leurs professeurs émérites. Laval a baptisée une rue en son nom, mais aucune information n’indique que c’est à Saint-Martin qu’est née la météorologie au Québec.

À la suite de la crise agricole qui sévit au Bas-Canada de 1802 à 1837, la culture de la patate prend son essor. Le gouverneur James Murray, agronome de formation, avait tenté d’introduire cette culture, mais les Canadiens français de l’époque la jugeaient impropre à la consommation et seulement bonne pour nourrir les cochons. À Saint-Martin, la culture de la patate se généralise. Je me souviens très bien que la famille Fortin se spécialisait dans cette culture sur leur terre située près du boulevard Industriel. Une large pancarte annonçait : « On cultive pour Humty Dumpty ». Guy Fortin fut l’un des échevins de Laval.

À l’instar de leur saint patron, Martin de Tours, les citoyens de Saint-Martin ont toujours partagé leur espace avec autres. Plusieurs lecteurs se souviendront de l’arrivée des membres de la communauté juive, des Portugais, des Italiens et aujourd’hui des Haïtiens.

Début de la Corporation municipale de Saint-Martin

Le 16 août 1843, la paroisse de Saint-Martin devient une corporation municipale à la suite de la proclamation du gouverneur général Charles Bagot que voici :

« Ladite paroisse comprendra 471 terres et 149 lots ou emplacements dans l’île Jésus, dans ledit comté de Terrebonne, qui seront bornés, au sud, par la rivière des Prairies ; au sud-ouest, par l’Ottawa ; au nord et nord-ouest, par la paroisse de Sainte-Rose ; et à l’est et nord-est, par la ligne paroissiale de Saint-Vincent-de-Paul ». Saint-Martin devient alors la plus grosse paroisse de l’île Jésus.

Le 1er juillet 1855, le gouvernement du Bas-Canada adopte une loi intitulée : « Acte des chemins et des municipalités du Bas-Canada ». Sur l’île Jésus, cette loi oblige quatre paroisses à devenir une corporation municipale : Saint-François-de-Sales, Sainte-Rose-de-Lima, Saint-Vincent-de-Paul et Saint-Martin. C’est ainsi que le 23 juillet 1855 se réunissent les personnes suivantes : André Benjamin Papineau, Louis Bélanger, Michel Monette, Louis Corbeil, Régis Leblanc, René Meilleur, Jacques Leblanc et le notaire Léon Sauriol. Ce dernier accepte d’être le secrétaire de la réunion, car les hommes qui savent écrire ne sont pas nombreux. La première tâche de ce comité consiste à nommer un maire et les inspecteurs des routes. Ce sont toutes des personnes bénévoles, mais s’ils n’accomplissent pas leurs tâches, ils peuvent être mis à l’amende.

Vous savez déjà qu’André Benjamin Papineau fut le premier maire de Saint-Martin.

Les inspecteurs des chemins

Auparavant, chaque propriétaire d’un terrain riverain d’un chemin public devait entretenir bénévolement sa partie. Vous devinez facilement que l’état des routes était lamentable. La moindre averse transformait en bourbier les endroits non drainés. Les nids de poule abondaient et la période du dégel faisait apparaître des ventres de bœuf. Il s’agissait du gonflement du sol provoqué par une accumulation d’eau à une certaine profondeur. Lorsqu’on marchait sur ce gonflement, c’était amusant de le voir bouger, tel un gros ventre. Mais lorsque le poids était trop lourd, le ventre de bœuf défonçait soudainement et la roue ou le pneu du véhicule s’enfonçait brusquement, brisant souvent l’essieu. 

La croissance du transport des personnes et des marchandises nécessitait des routes carrossables. L’hiver, l’entretien des routes était donné à contrat. L’entrepreneur devait ouvrir la rue sur douze pieds de large et baliser la route avec des branches de sapin ou d’épinette. On voit sur cette vieille photo un membre de ma famille qui effectue cette tâche sur la montée Montrougeau.

La Corporation de Saint-Martin devait nommer des inspecteurs pour assurer que les routes et les ponts soient en bon état. Leur tâche consistait à inciter voire forcer les propriétaires riverains à faire les réparations sur la partie de la route qui les concerne. Ils devaient également organiser des corvées lorsque les travaux étaient importants telle la construction d’une calvette. C’est le début de la voirie municipale et de la taxe foncière.

Pour cette activité importante, le territoire de Saint-Martin était divisé en deux secteurs. Tel que vu sur la carte publiée dans le dernier Envol, il n’y avait pas tellement de chemins. Pour le Haut Saint-Martin, Joseph Bigras, Joachim Bigras, Louis Plouffe, Félix Lauzon, François Charron, Antoine Migneron et Félix Cousineau étaient les inspecteurs. Pour le Bas Saint-Martin, c’était Pierre Gauthier, Michel Bigras, Martin Monceau, Benjamin Roger, Antoine Bigras fils, Jean-Baptiste Bélanger, Félix Gravelle, François Parent, Fabien Hotte.

Le procès-verbal de la réunion du 7 janvier 1856 nous apprend qu’une traverse existait entre l’île aux Chats et l’Abord-à-Plouffe. Cette île appartient aujourd’hui à Montréal et fait partie du Bois-de-Saraguay.

Les autres inspecteurs

Pour imposer une taxe foncière, il faut déterminer la valeur de la propriété ; une tâche délicate. Pour effectuer cette évaluation, il faut des personnes qui possèdent une certaine notoriété et reconnues pour leur bon jugement. Louis Laurin, Thimoté Hotte et Jean-Baptiste Lavoie (l’un de mes ancêtres) remplirent cette fonction.

L’inspecteur des champs devait traiter toutes sortes de problèmes concernant l’activité agraire. Si un cultivateur détournait le parcours d’un ruisseau, il privait d’eau ceux situés en aval. S’il laissait le tas de fumier se décomposer à proximité du cours d’eau, il contaminait l’eau dont les animaux du voisin s’abreuvaient. S’il n’entretenait pas le fossé, les voisins situés en amont se faisaient inonder. Bref, les situations problématiques étaient nombreuses et il fallait des gens habiles à traiter ce genre de plaintes. Voici les premiers inspecteurs dans ce domaine : Alexandre Lavoie, Pierre Monciau, Samuel Stephen Jean Taillefer, Félix Laurin, François Brunette Belhumeur, Joseph Bibeau et Félix Amelin.

Jérémie Vernier fut nommé gardien de l’enclos public. Il s’occupait des animaux errants. C’est la naissance des services animaliers municipaux.

Quant à Léandre Descotes, il devient le crieur public. C’est le début du service des communications municipales. Les avis publics doivent être annoncés à la sortie de la grande messe sur le parvis de l’église. Plus tard, il existera également des lieux d’affichage des avis publics.

Il n’y a pas encore d’inspecteur de police, mais les désordres publics existent bel et bien. Ainsi, le 5 mai 1856, le Conseil municipal interdit les courses de chevaux dans les rues de la municipalité. Le conducteur doit mener son cheval au petit trot lorsqu’il se trouve à dix arpents de l’église. Il est aussi interdit d’amener des étalons devant l’église avant ou après les offices. Dans cette période interdite, les étalons doivent se tenir à une distance de quatre arpents de l’église. Un étalon non castré peut être difficile à contrôler en présence de juments en chaleur.

L’ennemi de Saint-Martin : le feu

Le noyau villageois situé autour de l’église se composait d’une quarantaine de maisons. Construites en bois, elles étaient des proies faciles pour le feu. Le chauffage au bois produisait des étincelles qui risquaient d’enflammer les bardeaux en cèdre du toit. Le ramonage des cheminées devait être réalisé régulièrement et une échelle devait permettre de l’atteindre en tout temps. En 1871, on donne un contrat à un ramoneur qui reçoit 12 sous par cheminée. La moindre négligence ou le plus banal accident pouvait transformer en brasier le bâtiment et propager rapidement l’incendie aux bâtiments voisins tels l’écurie pour les chevaux et les vaches, le poulailler et la grange. En 1856, un incendie survient au village, mais il est rapidement maîtrisé grâce aux efforts des citoyens. Conscient de cette constante menace, le Conseil de ville vote une cotisation spéciale qui permet d’acheter une pompe à incendie.

Le 21 novembre 1859, on adopte un règlement afin de diminuer les risques d’incendie. On établit des normes quant à l’emplacement d’un poêle dans une maison, pour la longueur des cheminées par rapport aux toits, aux types de bâtiments où il sera interdit de tenir un feu. On y stipule également qu’il ne sera permis à personne d’entrer dans aucune étable, grange, fenil, hagard avec une lumière non fermée dans une lanterne, ou avec un cigare ou pipe allumée. On y définit également les pouvoirs de l’Inspecteur du feu, lequel assurera le respect de ce règlement. Malgré ces précautions, le feu sévit. Le journal « L’Ordre Union Catholique » du 27 avril 1868 rapporte l’événement suivant :

« Jeudi matin, un incendie terrible consumait une grande partie du village de Saint-Martin, Isle Jésus. Le feu avait été mis par un jeune enfant de 8 ans dans la remise de M. Sauriol, notaire. Cet enfant voulant essayer de fumer prit des allumettes et communiqua ainsi l’incendie. Pour comble de malheur, une magnifique pompe que la municipalité venait d’acheter a été aussi la proie des flammes. Ce n’est qu’après la destruction de 12 maisons et 40 autres bâtisses qu’il fut possible de maîtriser les progrès de l’élément destructeur. Voici la liste des maisons qui ont été consumées : M. Sauriol, notaire et marchand, Isaïe Lavoie, marchand, Louis-Joseph Bourassa, marchand, Simon Viau, marchand, Jos Coté, forgeron, Jean-Baptiste Valiquette, voiturier, Léandre Bélanger, fermier, François Désormeaux, ouvrier, Jean-Baptiste Pagé, cordonnier, Charles Poirier, sellier, dame Charron. »

Aucun de ces propriétaires n’était assuré pour cette tragédie et une quête publique fut tenue pour soutenir quelque peu les sinistrés.

Le 19 mai 1942, le feu se manifeste sévèrement encore une fois. La foudre met le feu au clocher de l’église. À cause de sa hauteur, il était impossible d’aller arroser le foyer de l’incendie avec les moyens de l’époque. Napoléon Lagacé, propriétaire d’une carrière, offre de dynamiter le clocher, mais le curé Clodomir Coursol s’y oppose. Pendant que l’incendie fait rage, les paroissiens sortent de l’église tout ce qu’ils peuvent transporter. Finalement l’église est complètement détruite. Pendant que le feu consume l’église, mon oncle Paul-Émile Lavoie s’assure du bon fonctionnement de la pompe à eau du presbytère afin d’en arroser régulièrement le toit. À la suite de l’incendie, mon grand-père Didyme Lavoie préside le syndic chargé de reconstruire l’église. Habile ferblantier, c’est lui qui martela le métal et fabriqua le coq qui orne encore aujourd’hui le clocher de l’église de Saint-Martin. Image 8 Église en feu début  \ Image 9 Église en feu fin

J’ai souvenir de l’incendie de l’auberge Montée Carlo située au sud-est de l’intersection des boulevards Saint-Martin et Labelle. C’était le mercredi 17 février 1954. Une tempête de neige sévissait avec des vents violents qui attisaient le brasier. Nous demeurions à quelques rues de l’endroit et on voyait nettement les flammes s’élever dans le ciel. Comme la municipalité de Saint-Martin ne possédait pas encore un service d’incendie, c’est Frank Mergel qui envoyait la neige sur le brasier avec une souffleuse. L’auberge fut complètement détruite. La même année, l’ancienne maison du docteur Gaboury située au coin nord-ouest de l’intersection Saint-Martin et Robinson flambe complètement. Toujours en 1954, c’est la maison de Gustave Bigras située sur le boulevard Labelle qui est rasée par les flammes. C’est en 1956 que Saint-Martin s’est doté d’un service d’incendie.

 

1859 macadamisations des chemins

Le macadam est une technique de revêtement des chaussées élaborée par l’Écossais John Loudon McAdam vers 1820. La macadamisation consiste à répandre sur un sol nivelé et asséché, des couches successives de pierres concassées de granulométries décroissantes, liées avec du sable et de l’eau, et agglomérées au moyen de rouleaux compresseurs. La forme légèrement convexe de la route permet à la pluie de s’écouler sur le bas-côté plutôt que de stagner, préservant ainsi la solidité de la chaussée.

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C’est une véritable bénédiction pour l’état des routes. Cependant, la poussière qui s’élève à chaque passage de véhicule incommode la population. Les draps mouillés qui sèchent sur la corde à linge conservent des traces de ce passage au grand désespoir des ménagères. Plusieurs lecteurs se souviennent de l’étendage d’huile sur les routes et de l’odeur qui s’en dégage.

Le Conseil municipal décide de faire macadamiser ses chemins principaux.

À suivre en septembre…