Nous, le peuple

Nous, le peuple

par Denis Bertrand

Dans la poursuite du processus de destruction des régimes de retraite ne concordant pas avec l’idéologie néo-libérale, les bien nantis formant le gouvernement (songeons entre autres au ministre Barette, l’heureux bénéficiaire d’une allocation de retraite de 1,2 $ million, soit 27 fois le salaire moyen annuel du travailleur québécois), ces biens nantis ont donc maintenu le projet de loi 3 dans sa forme initiale. Le risque nous concernant le plus directement est celui de la suspension de l’indexation de nos retraites, selon le bon vouloir de l’administration municipale. Seule concession à l’opposition, dans l’éventualité d’une telle suspension, lorsque les surplus reviendront, une rétroactivité de l’indexation pourra être versée pour une période maximale de 3 ans. Si les surplus prennent 10 ans à se matérialiser et que l’inflation s’élève à 1,5 %, nous aurons perdu 16 % de notre pouvoir d’achat et selon nos diverses formules de rentes nous recevrons environ 2,3 % en compensation. Difficile de dire que cette réforme est dans notre intérêt. Un certain nombre d’observateurs ayant des doutes relativement à la légalité de ce projet de loi, j’ai bon espoir que la guérilla juridique qui s’annonce affaiblira des parties importantes de cette loi injuste.

Maintenant que pouvons-nous faire dans le futur afin de protéger notre régime de retraite. Tout d’abord s’y intéresser et c’est le sens du titre de cette chronique emprunté à la constitution américaine. Si nous ne nous occupons pas de nos affaires, personne ne le fera pour nous. Nous devons participer en plus grand nombre à chaque assemblée annuelle et pas seulement quand nos droits sont menacés, mais à chaque année. Un autre geste important pour tous ceux qui ont déposé des cotisations volontaires, antérieurement appelées des cotisations additionnelles dans notre régime de retraite est de compléter le document d’abonnement au communiqué intitulé TAUX D’INTÉRÊT CRÉDITÉ SUR VOS COTISATIONS. Ce document a été transmis à tous ceux qui ont actuellement des cotisations volontaires dans le régime de retraite. Ces cotisations ont été versées individuellement par certains participants en plus des cotisations régulières exigibles de tous les participants. Suivre nos rendements trimestriels est un autre moyen de démontrer notre intérêt dans la gestion du régime.

LE BAROMÈTRE DU RÉGIME DE RETRAITE DES EMPLOYÉS DE LA VILLE DE LAVAL

Afin de s’assurer que les retraités disposent de toute l’information disponible pour apporter une contribution utile au débat actuel concernant notre régime de retraite, j’ai mis à jour le baromètre de notre régime de retraite en date du 31 octobre 2014. En utilisant la même méthodologie que précédemment, j’ai élaboré un estimé du taux de capitalisation à partir des informations publiques de notre régime de retraite. Selon ces calculs, notre taux de capitalisation s’établissait environ à 84,0 % au 31 octobre 2014 comparativement au taux de 68,8 % au 31 décembre 2012.

En utilisant les deux tiers de la moyenne des rendements du dernier trimestre des 5 dernières années, j’ai projeté la situation au 31 décembre  2014, elle s’établirait donc à 86,0 %. Bien que cette valeur soit inférieure de 2,3 % à la valeur projetée dans le numéro précédent de L’ENVOL, notre régime de retraite n’est pas le Titanic que certains voudraient qu’il soit. En effet, le déficit a fondu de moitié en deux ans, difficile de croire que nous nous dirigeons vers un désastre. En conclusion, la constante vigilance des participants quant à l’évolution de notre régime de retraite nous assurera une retraite sereine. Cette vigilance doit se manifester par une participation en grand nombre à l’assemblée annuelle et par l’obtention par chacun des participants concernés du bulletin trimestriel divulguant le taux de rendement du régime de retraite.

(Décembre 2014)