Nouvelles en vrac… du fonds

Nouvelles en vrac... du fonds

par Denis Bertrand

RETRAITE QUÉBEC ET NOTRE AVENIR

La Régie des rentes du Québec a été créée en juillet 1965. Elle a été remplacée en janvier 2016 par Retraite Québec. Cette dernière, tout comme la Régie des rentes l’était, est responsable de l’application de la Loi sur les régimes complémentaires de retraite. Elle s’assure que l’administration et le fonctionnement des régimes complémentaires de retraite sont conformes à la Loi. Elle est aussi responsable de la loi sur le Régime de rentes du Québec et de divers autres régimes de retraite. Elle a aussi hérité des responsabilités de la CARRA, la commission administrative des régimes de retraite et d’assurance. En ce qui nous concerne, c’est le rôle de supervision de notre régime de retraite qui est le plus important.

On s’attend donc à ce que le président-directeur général d’un tel organisme possède un minimum de connaissance actuarielle étant donné la masse d’information à caractère actuariel propre aux régimes de retraite et d’assurance dont il a la charge. Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que monsieur Michel Després a été nommé le 2 décembre dernier au poste de PDG de l’organisme. Une analyse de son curriculum vitae ne fait état d’aucune formation en actuariat ou en économie, seulement un baccalauréat en administration des affaires et la certification à titre d’administrateur de société. Cela me semble mince pour occuper un tel poste. On comprend mieux sa nomination lorsque l’on constate qu’il a été pendant dix-huit ans député pour le parti libéral et ministre durant quatre ans.

Je vous laisse réfléchir sur cet extrait d’un texte de monsieur Denis Lessard paru dans La Presse du 30 mai 2014. « Mais l’indépendance de la fonction publique est l’un des acquis de la Révolution tranquille. Nommer des amis équivaut souvent à nommer des serviteurs, des gens qui ne remettront jamais vos décisions en question. » Comment pourra-t-on être assuré que les décisions concernant notre régime de retraite, notamment l’approbation des nombreuses évaluations actuarielles requises par la Loi 15, le seront dans l’intérêt des participants et non pas dans celui de l’idéologie du gouvernement actuel ?

FRATERNELLEMENT VOTRE

Le titre de ce paragraphe était à une époque, la formule de salutation qu’utilisait dans sa correspondance, la Fraternité des policiers de Laval, le syndicat représentant nos anciens confrères policiers. Le mouvement syndical a servi grandement la cause de tous les travailleurs du milieu municipal, notamment en les protégeant contre les décisions arbitraires de leur employeur. J’ai moi-même fait partie durant sept ans de l’exécutif syndical de l’Alliance du personnel professionnel et administratif de la Ville de Laval d’abord à titre de vice-président puis de président. L’activité syndicale a façonné ma pensée sociale et l’a orientée vers la défense des droits des travailleurs municipaux. J’ose croire qu’il en est de même pour les représentants syndicaux actuels comme il en a été ainsi pour ceux et celles qui les ont précédés.

Je dois maintenant faire état de ma déception quant au mutisme de monsieur Jean Rousselle, député de Vimont et ancien vice-président de la Fraternité des policiers de Laval durant plus de deux décennies, quant au projet de loi 3 devenu la loi 15. Comme vous le savez tous, cette loi a retiré des acquis légitimement consentis aux employés municipaux. Je ne comprends pas qu’après avoir défendu les policiers pendant 20 ans, il soit devenu muet au moment où ils avaient besoin de lui. Je n’ai malheureusement pas trouvé trace d’aucune intervention publique de sa part en ce sens. S’il a fait valoir son point de vue derrière des portes closes, force nous est de constater qu’il a eu l’effet d’une goutte d’eau dans l’océan.

LE BAROMÈTRE DU RÉGIME DE RETRAITE DES EMPLOYÉS DE LA VILLE DE LAVAL

La parution du communiqué relatif au taux d’intérêt au 31 décembre 2015 permet de mettre à jour le tableau servant au calcul de ce baromètre. Je rappelle que ce communiqué est disponible à tous les participants qui ont effectué des cotisations volontaires dans notre régime de retraite, il suffit d’en faire la demande au Bureau du régime de rentes, soit par courriel à rentes@ville.laval.qc.ca, ou par téléphone au (450) 978-5877.  La situation s’est grandement améliorée entre l’estimé au 31 octobre, basée sur les états financiers 2014 et la projection au 31 décembre basée sur les rendements 2015 et les états financiers 2014. Selon les calculs découlant de ces nouveaux éléments, notre taux de capitalisation s’établissait environ à 84,9 % au 31 décembre 2015 ce qui représente une amélioration de près de 3 % par rapport à la situation au 31 octobre 2015.

Quelle est la cause principale de ce revirement positif ? Tout simplement une nette amélioration des rendements qui sont passés en deux mois de 2 % à 6,16 %. Quel enseignement devons-nous en tirer ? Tout d’abord qu’il est essentiel de se consacrer à l’étude des rendements sur de longues périodes et ensuite qu’une saine gestion de notre caisse de retraite est plus souvent qu’autrement parvenu à rétablir la situation par des décisions éclairées et réfléchies.

Ceci m’amène à répondre à certains propos des représentants de la Ville de Laval voulant que l’atteinte du rendement de 6 % requis par notre actuaire et communiqué aux participants à la dernière assemblée annuelle soit difficile, voire impossible. Si l’on analyse la période de 12 ans de 2004 à 2015, laquelle comprend des années désastreuses comme 2007 (2,89 % de rendement), 2008 (moins 16,19 %) et 2011 (1,1 %). Le rendement net de cette période est de 6,6 %, selon les informations transmises dans le dernier communiqué des taux d’intérêt et la présentation à l’assemblée annuelle 2011.

Je vous rappelle que le rendement de cette période, tout en atteignant l’objectif actuariel, nous a permis de passer au travers d’une période de rendement, 2008, qui n’a d’équivalent que celle des années 1930 à 1932 dans toute l’histoire des marchés boursiers. Toute personne sensée comprendrait qu’un retour de cette période est peu probable dans les années à venir. D’ailleurs, un calcul du rendement net des années 2011 à 2015 nous fournit la valeur de 7,9 % de rendement, valeur sensiblement supérieure à l’objectif actuariel.

Comme vous avez pu le constater ci-dessus, nous sommes très significativement au-dessus du seuil de respectabilité de 80 % implicitement contenu dans la loi 15. Ceci prouve que les promesses antérieurement consenties à tous les participants de notre régime de retraite étaient viables et raisonnables.

(Mars 2016)