Le Beaujolais, vous connaissez ?
Texte de Luc Marier, sommelier et amateur de vie !
TCHIN amateurs de plaisirs liquides ! Je me présente, je suis retraité de la police, dont les 2/3 de ma carrière aux enquêtes de crimes de sang et de violence. Je me plais donc à dire que j’ai changé la violence pour le plaisir puisqu’en remettant mon arme et mon badge, je suis entré à l’École Hôtelière des Laurentides. J’y ai étudié la restauration; autant la cuisine, le service, la mise en place que la sommellerie. J’ai fait des stages au Toqué! (meilleur resto au Canada) et chez Georges Blanc, en Bourgogne (3 macarons, 3e cave à vin de France). J’ai travaillé en cuisine à la Clé des Champs et comme barman au Club de Golf de Piedmont.
De plus, tous les ans, je donne un coup de main, pour la taille de la vigne et les vendanges, à un cher ami, André Brossard, propriétaire du vignoble Domaine des Salanges aux Îles-de-la-Madeleine.
Tout ça est bien sûr prétexte à voyager. Avec mon complice, Claude Lalonde, journaliste/blogueur et boulimique d’informations sur le monde du vin, nous avons rencontré nombre d’icônes directement dans leur milieu viticole. Pour les passionnés de vin, ou juste pour étendre vos connaissances, je vous invite d’ailleurs à suivre Claude sur son blogue « Vinformateur ».
Je suis aussi impliqué en importations privées avec l’agence Mon Caviste, Côté vignes. Ce qui me permet de vendre des vins fabuleux, tant aux particuliers qu’aux restos, ainsi que d’organiser des dégustations privées, des levées de fonds et des salons.
En tant qu’imposteur de vocation tardive, j’aurai le plaisir de vous soumettre mes nombreux et variés coups de cœur, d’ici et d’ailleurs. Tous disponibles, en importations privées ou à la SAQ. Pour un premier article, je vous amène avec moi, dans une région féerique, où le vin coule dans les veines de tous ses habitants.
En avril dernier, j’étais en France pour y parfaire mes connaissances sur des régions et villages spécifiques. Le Beaujolais, la Champagne, Chablis et Sancerre. Avec Claude, nous étions aussi à la recherche de matières premières pour son blog et ses articles de revues.
Le Beaujolais, c’est l’un de mes vins favoris. Le Beaujolais nouveau … on n’en boit pas! Sauf si on ne craint pas d’être déçu en buvant un vin très jeune, conçu pour la seule fête dédiée à un vin, le 3e jeudi de novembre. Non, je vous parle des 10 crus du Beaujolais, associés à des noms de villages, dont Morgon, Moulin-à-vent, Chiroubles, Régnié, Fleurie, St-Amour, Juliénas, Chénas, Brouilly et Côte de Brouilly.
Puis il y a aussi les appellations Beaujolais et Beaujolais-Villages ainsi que la dénomination Pierres Dorées. On y fait surtout du rouge, en grande majorité (98%) avec le cépage (sorte de raisin) qui se nomme le gamay.
Le Beaujolais, c’est un mode de vie. Les gens, les paysages, la gastronomie n’ont d’égales que le charme de leurs vins. On surnomme l’ensemble la « Beaujonomie »! Chaque village a sa spécificité et son terroir, qui se transmettent au vin. La merveille c’est que chacun de ces vins se distingue tout en utilisant le même cépage.
Le plus charpenté, le Moulin-à-vent; opaque avec arômes de cerises noires, de violette et d’épices. La dominante est fruitée (framboises, mûres, cerises noires), avec notes poivrée et florales. Les tannins sont bien présents. Je vous recommande celui du Domaine des Terres Dorées, en bio ($29 code SAQ 10837331) ou celui de Louis Tête ($22 SAQ 859173). L’accord parfait avec un filet de bison (Ferme des grands Ducs, Lachute) ou de l’autruche (Nid d’autruche, Saint-Eustache). Ok, ok, c’est aussi excellent avec de l’agneau de Costco. Son potentiel de garde peut atteindre plus de 10 ans.
Mon préféré, le Morgon : vin racé et rond, un brin plus sage que le premier, mais qui offre aux papilles un plaisir certain. Ici les arômes nous rappellent le kirsch et la bouche perçoit les fruits mûrs à noyau (cerise, prune, pêche, abricot) et les épices douces. Vin de garde qui accompagne bien le canard et les viandes rouges. J’adore celui du Domaine Passot ($30 en importation privée chez Mon Caviste) et celui du Domaine des Terres Dorées qui se distingue avec son Morgon « Côte de Py » (SAQ 14724536 $31).
À ne pas bouder, les autres crus dont l’intensité décroit (moins corsés), inversement au plaisir qu’ils procurent. Quoi de plus romantique qu’un St-Amour (framboise et violette) ou un Fleurie (le plus féminin et floral des crus) en couple et dans la coupe ? Ceux-ci s’accouplent parfaitement avec les charcuteries, comme la viande fumée de bison (Ferme Grand Duc, Lachute), le lonzo ou le grison (sans nitrite à la Microbrasserie Shawbridge, Prévost).
Rémy Passot (photo ci-contre) qui nous présente la 1re cuvée de son fils; un rosé de gamay qu’il a nommé Victoire, du nom de sa fille de 4 ans.
J’espère vous avoir provoqué les papilles et l’imagination. N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires où questions en passant par le courriel de l’association info@aervl.com.
Prochain article en décembre, avec des suggestions de bulles pour tous les budgets, pour les fêtes, bien sûr !
D’ci là, buvez avec modération, mais que du bon jus !