Jacques Mayer, 28 ans de loyaux services
Un texte de Serge Lord
Demeurant à Rosemont, puis à Ahuntsic jusqu’en 1968, Jacques Mayer a entrepris ses études élémentaires à l’école Christophe-Colomb pour ensuite faire son cours classique au Collège Saint-Viateur d’Outremont, où il obtint son baccalauréat ès arts. Par la suite, il s’est inscrit aux Hautes Études commerciales où il eut un diplôme post-gradué en économie appliquée. Durant ses trois ans consacrés à sa maitrise, il eut le privilège d’avoir comme professeur Jacques Parizeau qui devint ultimement par la suite premier ministre du Québec. Excellent pédagogue, mais très exigeant sur le plan académique, Jacques a réussi à obtenir le premier prix en économie de sa promotion.
C’est lors de son bal des finissants qu’il rencontre Michèle, sa future épouse, qui a fait carrière comme pharmacienne. De cette union naquirent deux enfants Patrick, ingénieur informaticien, Chantal, médecin spécialiste en pérennité et quatre petits-enfants.
Sa carrière professionnelle prit son envol à la Société Centrale d’hypothèques et de logements, pour ensuite déménager en 1968, année suivant l’Exposition universelle, à Québec où il travailla comme analyste à l’élaboration et au contrôle du budget du gouvernement québécois au ministère des Finances. Transféré au Conseil du trésor lors de sa création en 1970, il participa à l’élaboration du premier budget connu sous la technique (P.P.B.S) c’est-à-dire le système intégré de participation à la budgétisation annuelle à l’échelle du gouvernement sous la direction de Michel Bélanger qui devint par la suite président de la Banque Nationale et de Guy Coulombe, sociologue qui a traité une foule de dossiers majeurs à l’échelle du Québec. De retour à Montréal et ayant élu domicile à Laval, Jacques entre à la ville de Montréal à titre d’assistant-directeur du budget.
En novembre1973, le docteur Lucien Paiement, jusqu’alors membre du comité exécutif de Jacques Tétreault, se présente à la mairie sous le slogan : Ça va changer et se fit élire maire. Un des changements prévus consista à revoir toute la prise de décision budgétaire par l’adoption d’une technique qui a cours dans plusieurs organismes, le P.P.B.S. Pour y donner suite, la ville embaucha Jacques Mayer. Alors nommé assistant-directeur du budget, l’implantation de cette approche faisant appel à une nouvelle mentalité au niveau de la prise de décision fut facilitée par l’appui de Marc Perron, alors directeur général de la ville. D’autant plus que certains fonctionnaires, et c’est normal dans tout changement, manifestaient des réticences. Le premier budget libellé sous cette approche a été adopté en 1976.
Jacques m’a confié qu’il a gardé un excellent souvenir de M. Marc Perron tout comme lors de son séjour au Service de recherches et statistiques, de Gaston Chapleau, artisan de plusieurs dossiers, dont la venue de notre hôpital, La Cité de la Santé. Gaston Chapleau avait un sens de l’écriture exceptionnel.
En parallèle, Jacques organisa pour l’École nationale de l’administration publique, un cours de gestion au niveau de la maitrise qui fut diffusé pendant une dizaine d’années, tant à Montréal qu’à Hull.
En 1990, il succède à Claude Lamy en tant que directeur du Régime de retraite et secrétaire du Comité de retraite. Aux mêmes instants, le gouvernement du Québec adopta la loi 116 en précisant entre autres, que les cotisations accumulées par les participants et l’employeur forment une fiducie et que le Comité de retraite doit élaborer une politique de placements. Cette loi représentait pour Jacques Mayer deux importants défis. D’abord il devait s’assurer que chaque membre du Comité de retraite oublie qu’il est représentant syndical ou représentant de la ville pour se concentrer sur la bonne gestion des sommes confiées. Comme second défi, il devait définir une politique de placements acceptable par chaque membre correspondant aux attentes de l’évaluation actuarielle.
Parallèlement Jacques fut un membre actif de l’Institut canadien de la retraite et des avantages sociaux en agissant comme trésorier et en organisant des cours de formation pour ceux appelés à devenir membres du Comité de retraite de leur employeur.
Enfin membre d’un Comité composé des plus importantes caisses de retraite dont l’objectif était de développer le milieu financier à Montréal, plusieurs missions furent à cet effet, en Europe et en Asie.
Sur le plan plus personnel, ses loisirs sont orientés vers la lecture, surtout les romanciers français des XXe et XXIe siècles et les romans historiques, la gestion active d’un portefeuille d’actions qui a été amorcée à sa sortie universitaire, la pratique d’activités physiques afin de conserver une condition physique adéquate. Enfin son épouse a organisé une multitude de voyages surtout en France, lieu de prédilection, et aux États-Unis.
En conclusion, les vingt-huit années passées au sein de l’administration lavalloise furent soulignées par un événement tout à fait imprévu. Trois membres du Comité de retraite, Michel Lavoie, Normand Sauvageau et Gilles Brunet organisèrent à son insu une soirée de départ à la retraite quelques quatre-vingts personnes. Jacques me confia que ce fut un moment émouvant et qu’il est très reconnaissant envers les organisateurs.
Lui demandant quel message, Jacques aimerait laisser aux collègues retraités sa réponse fut instantanée. « Rester actif sur le plan intellectuel et physique aussi longtemps que la santé le permettra. » Le moyen qu’il préconisa est d’aborder des sujets qu’il n’a pas eu l’occasion de pratiquer durant sa vie active. Le retour à l’université pour suivre des cours en histoire, domaine qu’il affectionne particulièrement, l’implication dans le bénévolat, le bridge qu’il pratique régulièrement avec son épouse et un programme de maintien de sa condition physique sous la supervision d’un kinésiologue furent quelques-uns des sujets abordés.
Avant de terminer notre rencontre Jacques et moi faisons un autre tour de piste sur la mezzanine d’Axion 50 plus, anciennement la Place des Aînés.