Un café avec Gilles Brunet

Un texte de Serge Lord

Notre invité pour cette nouvelle édition de l’Envol est Gilles Brunet, retraité du Service des incendies de la Ville de Laval, né le 2 avril 1952 dans le comté de Deux-Montagnes (devenu Mirabel).

Ses parents viennent du monde agricole. De cette union, Gilles et sa sœur sont nés sur la ferme de la grand-mère maternelle.

En 1955, alors qu’il est âgé de trois ans, ses parents laissent le monde agricole et la famille s’établit dans l’ex-ville de Laval-des-Rapides. Son père choisit la construction d’habitations résidentielles et devient entrepreneur.

La famille a connu un nombre considérable de changements d’adresse puisqu’elle habitait dans les maisons modèles construites par l’entreprise du père.

Au fil des années, la famille prend de l’expansion, trois garçons s’ajoutent. Tous grandissent à Pont-Viau et fréquentent un bon nombre d’écoles. Puis fasciné par les chiffres, le Collège Bois-de-Boulogne l’accueille en comptabilité.

En avril 1968, à l’âge de 42 ans, son père décède subitement. Gilles doit laisser ses études à 16 ans pour devenir gestionnaire de la compagnie, étant donné qu’il est l’aîné de la famille.

Ayant prioritairement consacré toutes ses énergies à liquider l’entreprise, il est par la suite embauché à la Banque Canadienne Nationale et gravi les échelons de préposé à commis comptable.

Sous l’influence d’un client de la Banque, il la quitte et devient vendeur d’assurance-vie pendant un court laps de temps. N’ayant aucun talent pour la vente il démissionne et fait application à la Ville de Laval.

Arrive le 4 juillet 1972, le téléphone sonne. Il est invité à joindre les rangs de la Ville de Laval comme pompier. Pendant 30 ans, il y consacrera sa vie professionnelle.

Dès les premières années au Service des incendies, on voit chez Gilles le goût de s’investir pour ses confrères pompiers. Il est élu au poste de secrétaire de l’Association des Pompiers de Laval, une expérience inoubliable dira-t-il. Les pompiers de Laval obtiennent leur reconnaissance professionnelle, comparable aux pompiers de Montréal.

En 1975 il se marie, malheureusement cette relation se termine quelques années plus tard.

Lui et son confère Marcel Maheu convainquent l’administration du maire Lucien Paiement de créer une escouade de pompiers paramédicaux. L’administration convaincue, Gilles s’inscrit à Dawson à une formation offerte par le docteur Cohen, urgentologue, connaisseur du système des paramédicaux aux États-Unis, système devenu très populaire. L’ordre des infirmiers et infirmières ne reconnait pas cette formation, il se retrouve donc avec un certificat d’ambulancier, un atout de plus à sa formation.

L’été des petits Voisins (1980) amène Gilles et le pompier Paul Gagnon à joindre le chef Marcel Fournier et à effectuer avec l’équipe du Service des Loisirs socio-culturels une tournée en soirée des parcs de tous les quartiers de la ville, dont le but est de sensibiliser les enfants et leurs parents aux responsabilités qu’ont les sapeurs-pompiers. Quelle merveilleuse expérience!

Gilles Brunet est promu lieutenant, responsable au Service des incendies du secteur est de la ville. Une formation de technicien en prévention des incendies l’attend au Collège du Vieux-Montréal. Il obtient son diplôme au bout de trois ans. Reprenant goût aux études, il s’inscrit en gestion des services municipaux à l’UQAM. Il obtient un certificat.

L’année 1989 permet à Gilles d’obtenir le poste de chef de division à la prévention avec le mandat de préparer et de soumettre au Conseil municipal un règlement sur la prévention. On lui confie la responsabilité de gérer les archives du service.

Quelques années plus tard, la structure du service des incendies se modifie, y apparait quatre chefs de division affectés aux combats. Gilles retourne dans le feu de l’action et à ce titre avec ses trois collègues mettre en place une équipe de formateurs afin d’uniformiser les méthodes de travail et d’outiller les pompiers d’équipements de pointe.

Élu comme président de l’Association des chefs de pompiers, il négocie le renouvellement de la convention collective et voit aux relations de travail.

Après avoir traversé le bogue du millénaire, l’organisation du congrès provincial de tous les chefs lui est confiée. Un succès sans précédent diront les 100 congressistes. Il joint également les rangs comme représentant au Régime des rentes.

À la suite de ses 30 ans de loyaux services à la Ville de Laval, il prend sa retraite. Cependant Gilles n’est pas de nature à demeurer inactif, il fait l’acquisition d’immeubles à revenus, les répare, les modernise, les gère.

Demeurant maintenant dans les Laurentides, il profite de la vie, amateur de pêche, de navigation, les balades en moto sont ses principaux passe-temps.

Son plus grand souvenir de sa carrière au Service des incendies est celui du feu à la compagnie UCP, firme située dans le parc industriel de Chomedey. Ce fut le plus gros combat de sa carrière. La ville s’est fait poursuivre par les assureurs pour la somme de huit millions de dollars. La ville a eu gain de cause dans cette affaire.

En terminant la dernière gorgée de notre café, Gilles Brunet se dit privilégié d’avoir eu comme employeur la Ville de Laval, celle-ci lui a permis de s’épanouir, de réaliser plusieurs rêves dont des voyages autour du monde, de devenir pilotes de petits aéronefs, d’avoir toujours bien vécu et de continuer dans le même sens. Un grand merci à la vie!