Le conte de Noël du Domaine des Forges 1

Un texte de Claude Lavoie

Les invités viennent de quitter la maison où ils fêtèrent la naissance du petit Jésus dans le pur respect de la tradition de Noël. Ils ont remercié leurs hôtes des cadeaux reçus et de la bonne nourriture tout en manifestant leur hâte de les revoir bientôt. Il neige légèrement depuis quelques heures et nous pouvons suivre leurs traces de pas jusqu’à ce qu’elles soient remplacées par celles rectilignes des pneus de leur véhicule. Certaines traces de pas laissent deviner que son auteur a quelque peu abusé des breuvages alcoolisés, mais elle s’assoit sagement à la place du passager.

Rapidement, les lumières de la maison s’éteignent, car le besoin de se reposer l’emporte sur celui de remettre la maison en ordre. L’empressement d’aller au lit fit oublier que dans la salle de jeu brûlaient quatre lampions chargés de dégager des odeurs agréables. Le danger de mettre le feu était absent, car le contenant était sécuritaire. Dans l’autre coin de la salle, le sapin affiche sa tristesse d’avoir été dépouillé de ses richesses. Il ne reste que des papiers d’emballage des cadeaux éparpillés tout autour. On croirait que la magie de Noël venait de se terminer pour cette année, mais…, tout à coup les lampions se mettent à converser.

Le premier dit : « Mon nom est Paix, je brille d’une lumière très claire pour faire voir tous les avantages du calme et de la sérénité. Mais les humains aiment le trouble et les jeux de pouvoir. Ils ne me veulent pas dans leur parage. J’ai écouté ce soir tous les bavardages sur la guerre en Ukraine, en Palestine et à beaucoup d’endroits sur la Terre. C’est clair, la paix, ce n’est plus à la mode, car il faut paraître menaçant de différentes manières ». La flamme de ce lampion se réduit et s’éteignit.

Le deuxième lampion dit : « Dors bien mon ami, je te comprends bien. Mon nom est Foi, mais je suis devenu inutile, car un bon nombre d’humains ne croient en rien. La religion se trouve régulièrement au banc des accusés et le bouc émissaire de tous les malheurs. Ma flamme n’a plus de sens et je m’en vais rejoindre Paix ». Elle s’éteignit.

Triste et avec une voix douce, le troisième lampion dit : « Je partage ces appréhensions. Mon nom est Amour et je n’ai plus la force de brûler avec ardeur. Les humains m’ignorent, car ils ne voient que leurs intérêts. Lorsque quelque chose ne fonctionne pas à leur goût, c’est la faute de quelqu’un d’autre. La haine l’emporte sur l’entraide et le pardon ». Amour éteignit sa flamme.

L’enfant qui s’était endormi sur le sofa fut réveillé par ces paroles acrimonieuses. Il s’écrie : « Hé vous autres, quel triste message vous me faites en ce jour de Noël ! J’ai sept ans et vous me dites que je suis destiné à vivre dans le malheur et que je n’ai pas d’avenir. Que vais-je faire ? »

Le quatrième lampion se fit immédiatement entendre : « Ne t’inquiète pas Jérémie et ne crains rien. Aussi longtemps que je brûlerai, nous pourrons rallumer les autres lampions ; mon nom est Espérance. »

L’Association des employés retraités de Ville de Laval souhaite ses meilleurs vœux à tous ses membres, à leur famille et à leurs amis.

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